OPINION. Les annexions que la Russie vient d’annoncer, totalement contraires au droit international, invitent à certains rappels historiques. Par Raoul Delcorde, Université catholique de Louvain (UCLouvain).
Le 30 septembre, Vladimir Poutine a signé un document annexant quatre provinces ukrainiennes partiellement occupées : Kherson, Zaporijia, Donetsk et Lougansk. Des parodies de référendums venaient d'être organisées sous la menace dans les zones de ces régions situées sous le contrôle des forces russes, ainsi que dans les régions de Russie où résideraient des habitants de ces régions les ayant fuies du fait de la guerre.
Annexions par traité, par référendum démocratique... En droit international, l'annexion est un acte en vertu duquel tout ou partie du territoire d'un État passe, avec sa population et les biens qui s'y trouvent, sous la souveraineté d'un autre État. [Près de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd'hui]
Les origines de l'opprobre contemporain contre l'annexion remontent aux années 1930. L'avancée d'Adolf Hitler en Rhénanie, suivie de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne et du démembrement de la Tchécoslovaquie, ont été acceptées par la France et le Royaume-Uni à l'occasion des tristement célèbres Accords de Munich.
Quand les frontières changent Toutefois, certaines annexions ne sont plus contestées. C'est le cas, par exemple, de celle de la Cisjordanie par la Jordanie en 1950.